L'île de Pâques,Le Chili __________ Christine et Philippe Novembre 2009

Aujourd’hui nous quittons l’île de Pâques. Les bagages sont prêts.

Après le p’tit déj, « adieu » à Sylvia, la jeune dame qui nous servi à table ces 7 jours, et sa maman en cuisine.

On pense à l’équipe belge qui est déjà à pied d’œuvre sur l’Ahu Tepeu ; nous nous sommes dit au revoir hier, car leur journée commence très tôt. On les remercie encore pour leurs bonnes attentions…

On laisse nos bagages à la réception, il nous reste 2 heures avant de partir pour l’aéroport. Dans la rue qui descend vers la mer les enfants se rendent au centre sportif. D’abord timides nous rentrons dans le hall au dessus des gradins. Les professeurs et élèves nous invitent pour regarder et même participer à l’accrochage de travaux d’élèves. C’est la fête de la fin l’année scolaire qui se prépare avec une quarantaine de professeurs et leurs élèves de 6 à 15 ans. Après ce sera les grandes vacances et les enfants seront en congé pendant 3 mois jusqu’en mars ; ce sera la fin de l’été.

Dans la salle omnisport où l’effervescence bat son plein, on installe la sono, il y aura des danses cet après-midi .Dehors à l’arrière du terrain de foot des garçons s’affairent à un grand brassier et creusent un trou pour l’Umu* qui suivra, les grandes feuilles de bananier sont prêtes à coté du trou, un gamin joue du tambour. Nous ne serons plus là , mais dans l’avion . Nous sommes un peu triste de partir ; en remontant vers notre hôtel, nous croisons encore les plus petits déguisés qui arrivent seulement.

*Umu : plat traditionnel pascuan

Après le « check-in » des bagages, nous ressortons de l’aérogare comme plein de gens pour attendre et voir atterrir l’avion de la journée. Certains l’ont déjà repéré, ensuite il est là, il passe au dessus de nos têtes et repart loin en mer pour faire son virage et se présenter dans l’axe de la piste. Quand il est de retour c’est vraiment impressionnant de voir ce poser à 300 km un mastodonte pareil.

on visionne l'avion qui atterri

Le vol se passe sans problème.

A Santiago il est déjà 7 heures du soir, le chauffeur nous conduit à notre hôtel, la chambre est superbe, c’est une suite, hall, chambre, avec salon séparé face à l’avenue « El bosque » ici on est dans le quartier moderne des affaires, il y a de la circulation dans la rue cela nous change de l’ile.

Les photos de la journée

Diaporama

Ce matin 6h30, je me suis levé dans l’obscurité, en effet le Chili ne voulant pas trop décaler l’heure de l’ile ici on vit à (-2 heures par rapport au Chili) donc toujours en avance sur l’heure normale.

7 heure l’équipe passe me chercher au parking de l’hôtel , le pickup est plein de matériel, coffres, brouettes, pelles, nous prenons la route de Tepeu, une bonne demi heure de pistes et de trous. Quelques barrières de pâture à passer.

Arrivé à proximité de l’ahu, il faut quitter la piste et retrouver l’ancienne voie dégagée l’année passée pour descendre la prairie en pente qui nous amène jusqu’à  la plateforme.

En fait on voit nettement 2  Ahus pas tout à fait dans l’axe et se touchant, Nicolas a obtenu l’autorisation de fouiller 2 tranchées de 2 mètres de large chacune,  une de l’autre coté du moai fouillé l’année précédente, et une entre autre juste entre les 2 Ahus, son but étant d’en savoir plus sur la chronologie des différentes construction.

3 pascuans sont payés pour aider à creuser, des solides gaillards qui ont une expérience des fouilles puisque 2 d’entre eux travaillent depuis des années avec Nicolas.

Techniquement la journée commence par la recherche d’une ligne de référence devant le Ahu, toutes les mesures et se font à partir de cette ligne. On devrait retrouver 4 fers à béton enfoncés jusqu'à la tête dans l’herbe à 1 m devant le Ahu.  Lucianne trouve le premier, on en retrouve 2 autres, le 4^ème reste introuvable, c’est pas grave, 3 points,  c’est bien suffisant pour retracer la ligne. Ensuite les tranchées sont  marquées perpendiculairement à la ligne de référence par des clous et des fils. On creuse couches par couches, une attention particulière est faite pour les bords de la tranchée appelés stratigraphie, la lecture des couches qui la composent est très importante, un spécialiste professeur à Gand de cette lecture arrive dimanche.

Si l’on rencontre des pierres empreintes qui font parties du monument ou toute chose intéressante, on nettoie, dégage les contours à la truelle, à la brosse et puis au pinceau.

Pour ma part j’ai plus travaillé à l’avant du ahu dans la terre meuble où il ne fallait que dégager la stratigraphie, Serge était le maître de la brouette et Nicolas et moi nous pelletions. Les filles Dominique et Lucianne dégageaient toutes les pierres supérieures du monument , grattant à la truelle coupant les racines comme des cheveux et brossant la terre dans les recoins. Les trois pascuans s’occupant de la 2ème tranchée et Nicolas volant d’une équipe à l’autre.  Début du travail vers 8h00, un break 30 minutes pour le lunch et on range le matériel vers 3 heures ½.  Je peux vous dire que c’est du sport, et qu’on ne chôme pas.

Les photos de la journée

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Les gens qui me connaissent savent que j’aime ce genre de journée au grand air et là pour l’air on a été servi à 10 mètre de l’à-pic. L’ambiance de la journée était à la bonne humeur et à la franche rigolade.  Vers 3 heures Christine nous rejoint en taxi , et puis à pied, des images de chevaux odeurs comprises, plein les yeux. On rentre en pick-up avec Serge et Lucianne au grand air dans la benne, qu’est ce qu’on dormira bien ce soir…

Les photos de la balade de Pantu

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Aujourd’hui nous avons décidé de louer une petite jeep. Nous prenons la direction de la route du centre de l’ile (la meilleure),  j’avais envie de monter en courant au sommet de l’ile, le volcan Teravaka. Sur la route au départ du chemin, je donne rendez-vous à Christine 2 heures plus tard. La montée commence dans des forêts d’eucalyptus. Je respire à plein poumon l’odeur forte des bonbons du même nom.

Le flan droit du chemin se dégage, et lorsque je m’arrête pour prendre quelques vues les faucons tournoient et me plongent, je les dérange ...

Dans la plaine dégagée sur la droite on devine une petite vallée. Je quitte le chemin et oriente mon cap pour voir ce  que c’est . Là, exceptionnel sur l’île qui n’a pas de rivière, coule un petit ru, les cascades et vasques pleines d’eau se succèdent

Je suis cette ligne d’eau jusqu'à  un petit bois planté dans une dépression d’où sort les résurgences. 

Toujours en suivant cette petite vallée maintenant sèche et de moins en moins marquée, j’arrive à un petit cratère, cheminée secondaire du volcan contenant un lac remplis de jonc .

Ensuite une crête où quelques arbres solitaires se découpent sur le ciel me conduit au sommet .  Là, rencontre avec des cavaliers venus depuis Hanga Roa, encadrés par Pantu un pascuan de l’ile.

Comme me l’avait prévenu Dominique, au sommet, Il y a un vent à décorner le bœufs…

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Et on peut faire depuis l’ile la plus isolée du monde, un 360° sur l’horizon du grand Pacifique.

De retour à la jeep nous prenons le chemin de la plage Anakena, c’est la seule vrais plage de l’ile.  La plage est située dans une baie encastrée entre deux contreforts de lave, le sable y est blanc.

le sable remonte en dunes  vers  le droite sur un petit bois de palmiers, l’ambiance est très polynésienne. 

Au centre le sable remonte vers un Ahu rénové ,  c’est ici dans ce sable qu’on a retrouvé le seul œil de moai, il est fait de corail et de scorie rouge, il est maintenant exposé au musée de l’ile.

Sur la gauche un Moai solitaire a été redressé.

Il n’y a presque personne sur la plage. Nous prenons un bain de soleil et un bain de mer, malgré le vent, il fait bon. C’est un vrais moment de bonheur.

Près de nous une famille pascuan est a la plage

Nous reprenons la route pour revoir quelques sites :

A Tongariki nous ne trouvons pas les pétroglyphes gravés sur les « Papa » (dalles plates) qui se trouvent en amont du site. Et oui sans guide c’est moins évident. Dommage !!!

Ensuite on repasse devant  Rano Raraku le volcan carrière et nous rentrons vers Hanga Roa par la très belle côte sud, impatients d’avoir des nouvelles de la réunion décidant si oui ou non les fouilles belges pourront se faire cet année sur l’ile. A la pension Tiki où loge Nicolas et son équipe, ils ne sont pas encore de retour ! Nous remontons revoir le cratère explosif de Rano Kau.

Le soir après le repas, Dominique et Nicolas viennent nous annoncer la bonne nouvelle : les fouilles auront encore bien lieu cet année. La discussion a été difficile. Ce sera peut-être la dernière autorisation pour l’équipe. Nous fêtons cela le soir à coup de « Pisco Sur »

Nicolas nous propose de participer à ce premier jour de fouille demain, je suis partant. Christine séduite par les chevaux de Pantu voudrait participer à une de ses balades à cheval, ce sera notre dernier jour à l’ile…

Les photos de la journée

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Pour des raisons de querelles politico-stupides sur l'ile, alors que les autorisations étaient données, les fouilles sont retardées. En attendant Nicolas et son équipe prospectent d’autres monuments de l'ile, il nous propose donc de nous déposer tôt ce matin au nord de Hanga Roa sur l'ahu Te Peu et de faire le tour de la côte nord jusqu'a la plage d'Anakena (7 heures de marche) où il nous reprendra le soir.

Sur notre journée de marche, nous avons rencontré 3 archéologues qui relevaient la position de petites constructions (four, tombe, …),  2 cavaliers avec leur chien qui guidaient leur troupeau de vaches sauvages, au moins une cinquantaine de chevaux sauvages et autant de poulains, et puis des faucons. Rien de plus !

C’était vraiment super les « Ahus » et anciennes maison « Paenga » se succèdent, le coin n’est pas visité par les touristes, c’est une belle partie sauvage de l’ile. Nous n’avons pas trouvé la grotte qui contient les peintures rupestres, de vrais petit « Lascaux » Pascuans, malgré que j’ai sillonné beaucoup d’empierrements en aval et en amont du chemin.

Voici l'ahu que l'équipe belge vat continuer de fouiller cet année, Christine est devant le caveau déja fouillé l'année dernière et qui a été construit sous le niveau de la plateforme, le moai ayant été par la suite couché pour servir de plafond au caveau, on voit bien que des travaux conséquents ont été faits pour amener le moai à ce niveau là.

plus loin un moai réutilisé comme pierre de parement d'un Ahu

Les maison paenga ressemblaient à des coques de bateaux renversées

Maquette d'une maison réalisée par les enfants de Hanga Roa

Les faucons font leur nid au sol, si bien que lorsqu’on les approche, ils tournoient au dessus de votre tête en vous plongeant dessus ; au début je pensais que c’était un jeu…

Un cheval est venu s’arrêter là, une aubaine pour les faucons… Dur dur, mais c’est le cycle de la vie ! Il en est ainsi pour beaucoup d’autres que nous avons (d’abord senti au loin, hum hum) puis rencontrés. La première fois, on ne s’en remet pas et puis …

Le ressac frappe dans les tunnels de lave : vers les 2/3 du chemin nous rejoignons le niveau de la mer, suivant une coulée de lave qui s’y précipite. Le fracas des vagues nous attire et au fur et à mesure que l’on descend le long de la coulée, le bruit s’intensifie… il n’est plus devant nous mais sous nos pieds et nous sentons la frappe du ressac. les pierres tremblent ;  Des vapeurs d’eau jaillissent de petits trous roses dans la lave autour de nous.

Vers la fin de la journée, 3 chiens nous rejoignent arrivant d’on ne sait où ! Lorsqu’on s’arrête, ils s’arrêtent et se couchent même ; lorsqu’on repart, ils repartent ; à plusieurs reprises ils poursuivent des chevaux sauvages pour jouer, puis reviennent dans nos pieds, la langue pendante ; arrivés enfin à destination sur la plage d’Anakena ,ils nous quittent sans plus d’attention…

Il est 16 heures, Nicolas, Dominique, Lucianne et Serge nous attendent pour nous reconduire à Hanga Roa, la patronne de la paillotte sur la plage embrasse Christine

Les photos de la journée

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Caves Te Pahu

Un peu comme à Ana Kai, mais ici on est plus haut sur le plateau, des coulées évidées forment des caves ? Celle qu’on a visitée fait plus de 200 mètres de long.

A trois endroits le plafond est percé laissant rentrer la lumière, les pascuans utilisaient ces parties de la grotte comme jardin les feuilles de bananier ressortent à la lumière alors que les racines restent à la fraicheur. Un petit oasis dans la lande…

L’Ahu Akivi

L’Ahu fut très bien restauré par l’étatsunien William Mulloy, certains diront trop bien, mais cela donne un bonne idée de ce que pouvait être un Ahu, avant que, comme la plupart aujourd’hui, ils aient été transformé en nécropole (comme le pense et le démontre Nicolas et son équipe par leur fouille).

Un grand mystère semble planer sur cet Ahu, les moais regardant la mer, mais ici on est au centre de l’lle ! ils regardent comme les autres moais leur village, et sur la cote il était plus logique de mettre le moais en contre bas du village donc dos à la mer.

Les chevaux en pâture autour du ahu sont nerveux, c’est la saison.

Puna Pau

Là se trouve la carriére de Pukao (Chignon en tuf rouge que les moais portaient sur leur tête) Comme a Rano Raraku, la carrière des Moais, des Chignons semblent avoir été placés là pour le souvenir du lieu

Plusieurs sont démesurés et volontairement enterrés, et même coupés pour donner l’impression qu’ils l’étaient…

Le soir à l’hôtel on nous fait un «  Umu » plat préparé dans la terre avec des pierres chaudes, composé de purée de Taro, de manioc, d’un jarret de Bœuf et de patates douces.

Les photos

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Ahu Vinapu

Contournement de la piste d’aviation jusqu'à la baie d’Hanga Vinapu, là se trouve un très beau Ahu. A l’arrière on peut voir un très beau mur cyclope. Les grosses pierres de parement sont ajustées au papier de cigarette, lorsque la pierre à un défaut une petite clef est parfaitement taillée (rustine).

Pour la petite histoire, plus bas dans la baie (Hanga) avait été construit par les anciens un embarcadère, il a simplement été bétonné pour les besoin d’approvisionnement un pétrole de l’ile !!!

Diner à Hanga Roa chez « CocaCola » un Pescado (poisson) succulent

Les photos

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Ana Kai Tangata

En descendant du volcan sur la côte l’on peut voir des coulées de lave aujourd’hui figée se déversant dans la mer , la roche est noire avec une multitude d'arêtes saillantes. 

Nous y descendons et là, surprise une de ces coulées s’est évidée, l’extérieur étant refroidi alors que l’intérieur continuait de couler

Les photos

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Le volcan Rana Kau:

A 9h30 Nicolas, Dominique et Lucienne passent nous chercher à l’hôtel avec leur gros 4X4, nous prenons la route du petit port, passons derrière l’aéroport et nous montons les pentes du volcan,  une piste tassée serpente dans la campagne paisible parsemée d’eucalyptus. Ces pistes sont meilleurs que certaines routes macadamisées de l’ile. Comme hier, Nicolas nous dit « nous sommes là pour vous, si vous voulez vous arrêter sur la route » on ne se gêne pas pour prendre quelque photos de Hanga Roa le seul village de l’ile. Arrivés juste sous le bort supérieur du volcan ? Nous laissons la voiture et là surprise le cratère nous apparaît. Quel contraste avec le décore champêtre que nous quittions. Le cône est abrupte, une soixantaine  de mètre plus bas un lac rempli tout le cratère la profondeur est de 200 mètres (plus bas que le niveau de la mer). Le volcan est à l’extrémité sud de l’ile ; la lèvre du cratère s’amincit vers le sud. On ne peut plus faire le tour aujourd’hui mais au sud, lorsque l'on est entre le volcan et la mer on peut juste mettre un pied devant l’autre et de chaque coté c’est un «à pic » vertigineux…  Nous suivons la crête vers le sud et juste avant quelle ne soit la plus fine se trouve un petit village perché Orongo ; le site a été restauré par William Mulloy.

Orongo

Le village est composé de petites maisons de pierre bien différentes des maisons traditionnelles pascuanes « Paenga » en forme de bateau renversé. Ce village n’était utilisé par les pascuans que lors du concours annuel  de l’homme oiseau « Tangata Manu » Ce concours était encore en usage au début du 19éme. Face au village en mer se trouvent 3 petits ilots. Tous les ans les hirondelles de mer viennent y nicher.  Tous les clans de l’ile étaient réunis face aux îlots. Pour chaque clan un compétiteur descendait les pentes abruptes et traversait à la nage vers les îlots puis y attendait les 1^er œufs. Le chef de clan qui se voyait en premier remettre un œuf était alors élu homme oiseau pour l’année ? il devenait pour un an le représentant du dieux « Make Make ».

Pétroglyphes

Aux premières loges du concours, en attendant le retour de leur compétiteur, les représentants des clans ont sculpté des centaines de pétroglyphes sur les pierres sommitales des falaises.  A chaque changement de lumière on en découvre d’autres…

Les photos

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En fin de journée, au moment où la lumière est la plus belle, visite de Ahu Tongariki où les 15 moais bien alignés ont été redressés ? No Comment:  Fabuleux !!!

Les photos

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Sculptures rupestres sur des dalles

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