Les fouilles commencent
Ce matin 6h30, je me suis levé dans l’obscurité, en effet le Chili ne voulant pas trop décaler l’heure de l’ile ici on vit à (-2 heures par rapport au Chili) donc toujours en avance sur l’heure normale.
7 heure l’équipe passe me chercher au parking de l’hôtel , le pickup est plein de matériel, coffres, brouettes, pelles, nous prenons la route de Tepeu, une bonne demi heure de pistes et de trous. Quelques barrières de pâture à passer.
Arrivé à proximité de l’ahu, il faut quitter la piste et retrouver l’ancienne voie dégagée l’année passée pour descendre la prairie en pente qui nous amène jusqu’à la plateforme.
En fait on voit nettement 2 Ahus pas tout à fait dans l’axe et se touchant, Nicolas a obtenu l’autorisation de fouiller 2 tranchées de 2 mètres de large chacune, une de l’autre coté du moai fouillé l’année précédente, et une entre autre juste entre les 2 Ahus, son but étant d’en savoir plus sur la chronologie des différentes construction.
3 pascuans sont payés pour aider à creuser, des solides gaillards qui ont une expérience des fouilles puisque 2 d’entre eux travaillent depuis des années avec Nicolas.
Techniquement la journée commence par la recherche d’une ligne de référence devant le Ahu, toutes les mesures et se font à partir de cette ligne. On devrait retrouver 4 fers à béton enfoncés jusqu'à la tête dans l’herbe à 1 m devant le Ahu. Lucianne trouve le premier, on en retrouve 2 autres, le 4ème reste introuvable, c’est pas grave, 3 points, c’est bien suffisant pour retracer la ligne. Ensuite les tranchées sont marquées perpendiculairement à la ligne de référence par des clous et des fils. On creuse couches par couches, une attention particulière est faite pour les bords de la tranchée appelés stratigraphie, la lecture des couches qui la composent est très importante, un spécialiste professeur à Gand de cette lecture arrive dimanche.
Si l’on rencontre des pierres empreintes qui font parties du monument ou toute chose intéressante, on nettoie, dégage les contours à la truelle, à la brosse et puis au pinceau.
Pour ma part j’ai plus travaillé à l’avant du ahu dans la terre meuble où il ne fallait que dégager la stratigraphie, Serge était le maître de la brouette et Nicolas et moi nous pelletions. Les filles Dominique et Lucianne dégageaient toutes les pierres supérieures du monument , grattant à la truelle coupant les racines comme des cheveux et brossant la terre dans les recoins. Les trois pascuans s’occupant de la 2ème tranchée et Nicolas volant d’une équipe à l’autre. Début du travail vers 8h00, un break 30 minutes pour le lunch et on range le matériel vers 3 heures ½. Je peux vous dire que c’est du sport, et qu’on ne chôme pas.
Les gens qui me connaissent savent que j’aime ce genre de journée au grand air et là pour l’air on a été servi à 10 mètre de l’à-pic. L’ambiance de la journée était à la bonne humeur et à la franche rigolade. Vers 3 heures Christine nous rejoint en taxi , et puis à pied, des images de chevaux odeurs comprises, plein les yeux. On rentre en pick-up avec Serge et Lucianne au grand air dans la benne, qu’est ce qu’on dormira bien ce soir…